L’impact des tendances beauté sur les normes sociales de beauté des jeunes

Normes de beauté jeunes

L’impact des tendances beauté sur les normes sociales de beauté des jeunes

Temps de lecture : 4 minutes

Les représentations de la beauté ont toujours évolué selon les contextes culturels et historiques, mais leur transformation semble s’accélérer depuis l’avènement des plateformes numériques. Les utilisateurs les plus jeunes, particulièrement réceptifs à ces espaces d’expression, découvrent une grande variété d’idéaux esthétiques susceptibles d’influencer leurs représentations personnelles. Ce texte cherche à mieux comprendre en quoi ces tendances modifient les représentations sociales, les répercussions sur le bien-être mental, ainsi que la manière dont les marques peuvent adopter une approche plus diversifiée de la beauté.

Évolution des normes de beauté

Les représentations corporelles ont souvent été influencées par les outils de diffusion de leur époque : supports imprimés, diffusion publicitaire traditionnelle et, désormais, contenus en ligne. Dans le monde antique, les sculptures privilégiaient une cohérence des proportions jugée agréable. Au Moyen-Âge européen, la clarté du teint et la longueur des cheveux étaient valorisées. À des périodes plus récentes, les corps minces associés à des cheveux lissés sont devenus majoritaires dans les médias. Les réseaux numériques, comme Instagram ou TikTok, renforcent ces référents en propageant des images filtrées ou transformées qui peuvent parfois instaurer des repères difficilement atteignables.

Témoignages

Des personnes actives sur les réseaux racontent leur relation avec les images diffusées et reçues. Une créatrice de contenu explique : « J’ai compris que partager uniquement une vision uniforme de la beauté pouvait influencer négativement mes abonnés. J’ai alors adapté mes publications pour refléter davantage de diversité. »

D’autres jeunes évoquent la pression ressentie devant des standards souvent présentés comme dominants, avant de prendre du recul et de mieux accepter leur propre identité physique.

Comparaison des normes de beauté

Époque/CultureNormes de beauté
Antiquité grecqueProportions symétriques, référence à un certain équilibre corporel
Moyen-Âge européenPeau claire, longueur des cheveux comme signe de distinction
Époque moderneCorps élancé, cheveux lissés

Conséquences psychologiques

La recherche d’un standard physique perçu comme désirable peut influencer la façon dont les jeunes perçoivent leur propre image. Des études ont relevé une corrélation entre la forte exposition à des modèles normés et certains sentiments d’inadéquation. Il peut en résulter, selon les situations, une certaine gêne liée à son apparence, des comportements alimentaires déséquilibrés ou un rapport négatif à son propre corps. Les interactions sur les réseaux, où les marques d’approbation comme les cœurs ou commentaires positifs sont recherchées, peuvent augmenter cette pression. D’après une enquête récente, environ 17 % des jeunes interrogés se sont sentis davantage concernés par ces comparaisons depuis les confinements sanitaires de 2020.

Cette surcharge mentale touche des jeunes de façon variée, selon leur environnement, leur personnalité ou encore leur parcours. Certains développent des stratégies d’évitement, d’autres entrent dans un processus progressif d’acceptation personnelle. Le soutien des proches, la modération de l’exposition aux contenus filtrés et la diversification des représentations culturelles peuvent favoriser une prise de distance utile.

Marketing et promotion d’une image corporelle plus inclusive

Certaines stratégies mises en place par des marques ont contribué à renouveler progressivement les références véhiculées dans la publicité et le monde de l’image. En intégrant des profils physiques variés dans leurs campagnes, ces entreprises prennent part à une forme de repositionnement en matière de communication. Certaines entreprises, par exemple, proposent des gammes sans composants chimiques controversés tout en incluant des images représentant différentes origines, silhouettes ou tranches d’âge. Ces initiatives favorisent un regard plus ouvert, tout en répondant à une attente croissante du public pour des valeurs plus éthiques et représentatives.

Le domaine de la mode, comme celui des cosmétiques, commence parfois à faire émerger des figures qui échappent aux schémas traditionnels. Des personnes auparavant peu visibles deviennent des ambassadrices ou égéries de marques, et témoignent d’un cheminement souvent personnel, contribuant à enrichir les points de vue. Cela permet d’envisager la beauté comme un concept plus large, ouvert à l’évolution sociale et individuelle.

Les consommateurs eux-mêmes peuvent exercer une influence dans cette évolution : choix d’achats, relais sur les réseaux, engagements associatifs ou encore partages d’expériences sensibles contribuent à dessiner un espace médiatique plus large. Ce type de participation aide à nuancer les imaginaires dominants et favorise l’inclusion de récits jusque-là peu mis en avant.

Réactions culturelles et éducatives

Certains cercles éducatifs ou associatifs encouragent les jeunes à adopter un regard critique sur les images de soi relayées dans les espaces numériques. Cela peut passer par des ateliers dans des établissements scolaires ou des débats organisés dans des cadres associatifs. Ces actions permettent de susciter des réflexions construites sur les enjeux de représentations et sur l’impact psychologique de leur omniprésence. Plus encore, elles aident à se questionner sur la différenciation entre mise en scène de l’image et rapport authentique au corps.

Dans certains contextes, des projets artistiques ou médiatiques valorisent la pluralité des vécus et permettent d’aborder le corps à travers des approches créatives : photographie, écriture, théâtre ou vidéo. Ces médiums peuvent servir d’outils pour se raconter autrement, en contournant ou déconstruisant les standards habituels.

Les réseaux sociaux ont-ils un effet direct sur les représentations corporelles ?

Ils exposent leurs utilisateurs à des images nombreuses et lisses, ce qui peut influer sur leur perception, souvent de manière implicite.

Existe-t-il des moyens de valoriser une approche plus ouverte de la beauté ?

On peut valoriser différents types de corps et encourager à s’accepter sans se référer uniquement à ce qui est promu dans les médias dominants.

Aujourd’hui, les courants esthétiques influencent encore en profondeur les repères liés à l’apparence, surtout chez ceux qui découvrent et construisent leur propre image. Si ces formes d’inspiration visuelle permettent parfois de se connecter à d’autres ou de s’exprimer différemment, elles présentent aussi certains risques pour le bien-être des individus. Acteurs publics, créateurs de contenus et entreprises peuvent tous participer à la construction de nouveaux récits, dans lesquels toutes les variations du corps trouvent une place légitime.

Sources de l’article

  • https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/les-produits-cosmetiques
  • https://www.culture.gouv.fr/fr/actualites/Quels-sont-les-territoires-de-la-mode-de-demain
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